Melody Daielli + "cette épidémie est une seconde chance"

Melody est née d'un père italien et d'une mère américaine, aux origines françaises. Vous le comprenez donc bien, elle a reçu une éducation basée sur le système de ses trois pays, se perdant parfois dans les langues. Melody a grandi comme n'importe quel autre enfant, recevant l'amour de ses deux parents et ayant le privilège d'être la grande sœur d'un petit garçon. Tout se déroulait sans le moindre encombre dans sa vie, du moins jusqu'à ce qu'elle commence à attirer les regards. Plutôt grande, belle avec sa longue chevelure sombre, elle a interpellé plus d'un homme au cours de son adolescence. Néanmoins, à cet âge-là, ce n'est que de petits flirts sans rien de bien méchant. Elle est sortie avec deux ou trois garçons, des relations platoniques qui ont duré plus ou moins longtemps. Pas le grand amour, en somme. Enfin, ça, ce fut jusqu'à ce qu'elle rencontre celui qui a été la cause de son malheur.
Afin de ne pas rester sans rien faire de ses journées estivales, Melody a décroché un petit boulot en tant que caissière. Banal, voire même affligeant, mais elle a gagné de l'argent qui lui a servi, plus tard, à financer sa formation de secrétaire médicale. C'est au cours de cet été, alors qu'elle a juste dix-sept ans, qu'un client régulier passe à sa caisse. Jour après jour, semaine après semaine. Il est plus âgé, il est même majeur, mais elle sait ce qu'elle fait. Ses parents, quant à eux, sont davantage sur la réserve, prêts à bondir au moindre ennui de leur fille adorée. Mais c'est l'homme parfait, Stephan. Il est attentionné, serviable, souriant et espère demander la main de Melody a ses dix-huit ans.
C'est une idylle qui se poursuit, année après année, jusqu'à ce que le sujet d'enfanter vienne s'ajouter à ce tableau. Ils ont tous les deux une situation qui leur permet, Melody arrive à vingt-cinq ans et Stephan en a presque trente. Il est temps. Ils se sentent prêts, se lancent dans cette nouvelle aventure, mais rien ne se déroule comme prévu. Ils essaient pendant près de quatre ans, vont voir de nombreux spécialistes. Melody perd du poids, a l'impression d'être de moins en moins désirable ; tout semble s'écrouler et Stephan l'inculpe. Tout ça n'est rien que de ta faute. Tu n'as pas envie d'avoir d'enfant, n'est-ce pas ? Sinon, tu serais déjà tombée enceinte. Et sa main se lève sur elle. Une fois. Deux fois. Une dizaine. ça le calme. ça lui permet de se défouler tout en l'assaillant de remords.
Melody tombe dans une profonde dépression, mais continue de faire bonne figure. Elle tente une fois de s'échapper, mais Stephan ne se prive pas de la battre pour cet affront. Elle a arrêté de travaillé, depuis six mois déjà quand la maladie se propage dans toute la ville. C'est là sa chance. C'est grâce à cela qu'elle se remet sur ses jambes anorexiques. Elle n'est plus que le cadavre d'elle-même lorsqu'elle abat Stephan de sang froid. Une balle en pleine tête de ce fusil qu'il s'est procuré il y a peu de temps.
Depuis cet épisode, Melody est seule. Elle est retournée à la demeure familiale pour constater que ses parents se sont envolés mutuellement, une balle dans la poitrine chacun. Elle est toujours à la recherche de son petit-frère, se demandant même s'il est toujours en vie, là dehors, quelque part. Melody n'est plus la même personne faible et incapable de se débrouiller sans son homme. C'est à présent une femme déterminée, prête à tout pour demeurer en vie. Elle voit cette épidémie comme une seconde chance pour elle, alors c'est hors de question de la gâcher à nouveau.
C'est dehors, vagabondant d'endroit en endroit, que la jeune femme sait survivre. Elle se procure nourriture, eau et arme comme elle le peut, n'hésitant pas à menacer d'autres survivants. Son regard a changé sur ce monde en perdition, mais elle compte bien le rendre meilleur en participant à l'extermination de ces rôdeurs.