Tony - I'm about to step into a world of shit. You know that, right?

Comment je compte survivre? En me battant, bien évidemment! Je serais prêt à voler, manipuler (Oui bon, ça va avec les défauts! On parle de survivre, là!) et même de tuer, si je n'ai pas le choix. Cette dernière par contre, j'essaie d'éviter le plus souvent possible. Même pour les zombies même si parfois c'est impossible à éviter. Pour avoir couru après le danger toute ma vie, j'ai un bon cardio alors me sauver des zombies ou autre n'est pas vraiment un problème pour moi. Je veux juste survivre. Vivre. vraiment ...vivre. C'est étrange mais depuis cette épidémie, je me sens plus vivant qu'avant. Comme si, avant, j'étais le zombie dans ce monde et non le contraire. Comme si ...J'apprenais à nouveau à apprécier le fait de vivre au sens propre du terme.

Histoire de bien débuter dans la vie, dès ma naissance, ma mère m'a mise en adoption sous la pression de mes grands-parents racistes. Ouais. J'suis le fruit d'un père antillais alors ça ne le faisait pas pour eux! et bien que je sois née avec un teint de pêche, ils craignaient que je détonne trop avec mes traits physiques. En bref, ils voulaient un parfait bébé blanc et je n'en étais pas un. Du coup, dès le cordon coupé, je n'ai même pas eu le temps de savourer un peu l'étreinte d'une vraie mère qu'on m'arrachait déjà à elle afin de me mettre dans la pouponnière des bébés en adoption. La classe, quoi. Ce qui a suivie fut un vrai cauchemar.

Ma première famille d'accueil comptait cinq enfants en très bas âge. Je ne me souviens pas puisque j'étais trop jeune mais apparemment, du premier au dernier jour, ce fut un enfer pour le petit être que j'étais à l'époque. J'ai été mal nourrit. Toujours laissé dans un coin et je pouvais pleurer pendant des heures de temps sans qu'aucun adulte ne vienne me voir. Une petite fille de cinq ans s'occupait plus de moi que ma propre première mère adoptive! C'est peu dire! J'ai été retiré de cette famille deux ans plus tard, quand une vieille dame m'a vu enfermé dans la voiture durant une journée de canicule, semi-conscient. Elle a brisé la fenêtre pour me retirer et a appelé la police. Si elle n'avait pas été là cette journée là, j'aurais littéralement cuit au soleil comme u petit poulet. Plus tard, les enquêteurs ont enlevé les droits à ces gens d'avoir des enfants puisqu'ils le faisaient clairement que pour l'argent.

Ma deuxième famille d'accueil ne fut pas la meilleure non plus. Le même scénario. Nous étions trois enfants. Seulement, cette famille ne nous laissait jamais pleurer seul dans un coin, non. À chaque pleure, nous recevions la raclé de notre vie. J'ai encore les marques dans mon dos, sur mon torses, les bras et mes jambes depuis ce jour. De plus, une fois, l'homme m'avait tellement tiré fort par le bras afin de me jeter dans ma chambre qu'il m'avait disloqué l'épaule. Je suis resté avec l'épaule disloqué pendant plusieurs heures avant que le père revienne et me la replace lui-même. Apparemment, ce n'était pas la première fois qu'une telle situation lui arrivait. Du coup, j'ai vraiment appris à m'isoler et réprimer mes sentiments. Jamais pleurer ou presque. Tolérer était ma devise. Je suis resté dans cette famille un an environs avant que les services sociaux surprennent mes parents d'adoption par une visite mystère et nous voit dans notre merde et en sang.

J'ai vécu dans trois autres familles différentes avant que mon père finisse par gagner ma garde. J'avais alors un petit six ans tout juste. Quand il m'a reprit, j'ai eu énormément de mal à m'adapter. J'étais très méfiant. J'avais extrêmement peur des représailles et à chaque fois que j'échappais un truc au sol ou cassait un objet, j'allais directement dans ma chambre pour me faire mal. L'auto destruction pour avoir mal agit. À l'école par contre, souvent je me battais avec les autres enfants. J'en suis même venu à en mordre un une fois pour m'avoir poussé dans un casier sans raison. Quand le principal de mon école l'a su, il m'a immédiatement convoqué et envoyé voir une psycho-éducatrice qui m'a suivie tout au long de mon parcours scolaire. Normalement, j'aurais du changé d'éducatrice au lycée, mais vu mon passé, ils ont décidés d'éviter les changement et me garder avec elle. Du coup, j'allais la voir à son propre bureau après l'école au moins une fois par semaine afin de me faire parler. De m'aider au mieux de ses connaissances à grandir de façon adéquate et civilisé.

Seulement, le mal était fait, malheureusement. Je me suis mis à traîner avec les racailles du lycée. Les mauvaises personnes, quoi. Ceux qui étaient voués à l'échec. J'ai fumé mon premier joint avec eux. J'ai pris ma première vraie cuite aussi. Puis tout a rapidement déboulé pour moi. En à peine un an, j'avais déjà tout prit comme drogue. Tout. Je n'avais aucune préférence, en autant que la douleur continuelle en moi se tamisait un peu l'espace d'un trip, c'était parfait. J'étais devenu un drogué. Un addict, quoi. La seule personne qui m'a toujours aidé à ne jamais songer à prendre une trop forte dose ou simplement me tuer fut Elijah.

Ce mec, je l'ai connu au primaire. Il a été le seul à vraiment me comprendre et à vouloir m'approcher. Me parler. Nous, nous sommes vite lié d'une très forte amitié ensemble et depuis ce temps, je suis réellement fier de le compter comme mon meilleur ami. Pauvre mec. Je lui en ai fait vivre des merdes, en plus! Je sais qu'il est toujours très inquiet à mon sujet. Il m'a souvent évité le pire, niveau drogue et a agit comme un ange gardien du primaire jusqu'à nos jours. Je l'aime comme un frère. Comme ma deuxième partie et je ferais tout pour lui. Tout. Même me jeter devant un zombie afin de lui éviter de se faire dévorer la figure.

Puis il y a Lyra. Cette fille qui ressemble à une princesse de conte de fée. Cette sirène des temps modernes. Elle a été et est encore la seule qui a su faire battre mon coeur aussi vite qu'un tambour d'un simple regard. Je l'aime. Dans le sens d'aimer avec un A majuscule, quoi. Seulement, étant un petit connard et junky qui plus est, je sais que je ne serai jamais bon pour elle. En ami peut-être? mais ...J'aurais trop peur de lui faire du mal. De la faire souffrir. Je n'ai jamais vu un vrai couple heureux de toute ma vie. Mes modèles sont affreux, en fait. J'aurais peur de répéter les même gestes qu'eux. De devenir un monstre envers elle. Seulement, depuis qu'elle s'est rapproché, j'ai du mal à ne pas fondre pour ses petits gestes. Pour ses regards portés vers moi. Pour ses mots qui me rendent si fébrile. Je ne suis pas dupe, par contre. Je sais très bien qu'il y a une raison à ce rapprochement ...mais j'ai du mal à ne pas en savourer chaque seconde. Est-ce mal, vous croyez?

Bref. Pour vivre, je vie. Je survie. J'ai encore tendance à chercher la drogue un peu partout et le sevrage et dur et pénible quand je n'en trouve pas assez rapidement! Peut-être que j'arrêterai un jour. Peut-être pas. Une chose est certaine, je ne veux pas mourir.